Recul général des immatriculations sauf pour les électriques

Un marché automobile sous forte pression en 2025

Le marché automobile français en 2025 traverse une période critique. Selon les derniers chiffres, le nombre total d’immatriculations de voitures neuves a chuté de 7,9 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période l’an dernier (842 207 à 786 897 véhicules). Par rapport à 2019, la baisse dépasse les 27 %, s’inscrivant dans une tendance lourde et ininterrompue depuis plusieurs années.

Ce ralentissement s’explique par :

  • L’instabilité économique (pouvoir d’achat en berne, fiscalité régionale alourdie, malus écologique)
  • L’absence de vision claire sur l’avenir des motorisations
  • L’évolution des préférences et des arbitrages budgétaires des ménages

Stellantis, Renault et Toyota voient tous leurs ventes reculer sur le marché hexagonal, avec des baisses de 10,1 %, 7 %, et 25 % respectivement en mai . Même le groupe Volkswagen, pourtant bien implanté, accuse une chute d’environ 12 %.

Quasi-unanimité du recul sur les segments thermiques

Essence et diesel en net repli

Le marché des véhicules essence et diesel est le plus durement touché. Hausse du prix du carburant, incertitude sur les futures interdictions touchant ces motorisations, durcissement des critères écologiques et politique de malus ont incité de nombreux acheteurs potentiels à différer ou annuler leurs achats.

Les chiffres confirment une baisse de -8,6 % des immatriculations de voitures neuves, toutes catégories confondues, rien qu’au premier trimestre . Même les véhicules hybrides manufacturés pour offrir une transition douce vers l’électrification ralentissent leur progression face à ce climat d’attentisme généralisé.

C’est aussi le cas dans l’occasion

Le repli ne concerne pas que le neuf : le marché de l’occasion souffre également, conséquence logique de la contraction du pouvoir d’achat. Les Français, incertains quant à la législation à venir et face à l’augmentation du coût d’entretien des anciens modèles, demeurent prudents.

L’exception électrique : un dynamisme entravé mais résistant

Une baisse relative mais des parts de marché record

Contrairement au reste du marché, les voitures électriques ont longtemps constitué un segment en croissance. Cependant, même ce secteur n’échappe pas à la morosité ambiante. Les immatriculations de voitures électriques neuves ont reculé de 6,4 % sur le premier semestre 2025, totalisant 148 612 unités . Plus marquant encore, le mois de mai a enregistré une chute de 19 % par rapport à mai 2024.

Mais ce ralentissement cache une réalité plus nuancée :

  • La part de marché de l’électrique grimpe à 21,3 % en juin, un niveau historiquement haut
  • Certains modèles électriques (comme la Renault 5 E-Tech avec près de 15 750 ventes) explosent littéralement les compteurs

L’impact du contexte réglementaire et du leasing social

L’analyse de l’Avere-France permet de comprendre ce paradoxe apparent. Selon son porte-parole, le principal frein du moment tient à un phénomène d’attentisme : de nombreux acheteurs potentiels attendent la relance du programme de leasing social (prévus pour septembre), préférant retarder leurs achats pour profiter des nouvelles aides.

Ce context explique pourquoi, malgré la baisse conjoncturelle, la dynamique sous-jacente du marché électrique reste forte ; le report d’achat se traduit par une stagnation temporaire plus qu’un véritable désaveu de la technologie électrique.

Quels modèles résistent et quels enseignements retenir ?

Des best-sellers électriques malgré tout les difficultés

  • La Renault 5 E-Tech devient, contre toute attente, une star du marché grâce à son excellent rapport qualité/prix et son image modernisée
  • Les citadines électriques (Peugeot e-208, Dacia Spring) continuent d’attirer les citadins en quête de sobriété et de praticité

Dans le même temps, les modèles thermiques traditionnels voient leur attractivité s’effriter, confirmant une fois de plus que la transition énergétique, bien que ralentie, est désormais irréversible.

Perspectives pour la seconde moitié de 2025

Effets attendus des incitations et nouvelles stratégies d’achat

Le second semestre de l’année s’annonce crucial pour vérifier si la reprise entrevue au mois d’août s’affirme. Les professionnels du secteur et constructeurs espèrent que :

  • L’arrivée des nouveaux modèles électriques abordables relancera la dynamique
  • La clarification attendue en matière de bonus/malus et motorisations d’avenir rassurera les consommateurs
  • Le déblocage du leasing social déclenchera un effet d’entraînement en septembre

En dépit d’un environnement contraignant, la voiture électrique s’impose comme le principal relais de croissance, tandis que les autres segments font face à une crise sans précédent depuis plus d’une décennie.

Conclusion : l’électrique, seule lueur dans la tempête automobile

À l’heure où le marché automobile hexagonal accumule les signaux négatifs (« recul généralisé », « effondrement des immatriculations », « attentisme »), le segment de l’électrique, s’il ralentit aussi sur le plan quantitatif, consolide pourtant sa place de moteur du renouvellement. Les prochains mois seront décisifs pour ancrer cette tendance : une chose est sûre, les transformations en cours imposeront de nouveaux modèles, tant économiques que technologiques.